Des jeunes de plus en plus anxieux

Mustapha Uwamahoro est étudiant au baccalauréat en administration des affaires à l'Université Laval. Il aurait aimé avoir eu plus de stages ou d'expériences avec le milieu du travail lorsqu'il était au cégep, pour faciliter son choix de carrière.

Cette proportion est passée de 45% à 55% en un an seulement

Pas facile de choisir ce qu’on veut faire dans la vie: 55% des jeunes sont anxieux par rapport à leur choix de carrière, une proportion en hausse selon un sondage réalisé auprès d’étudiants québécois âgés de 14 à 30 ans, qui souhaitent être mieux accompagnés pour décider de leur avenir.

«Ça fait partie des constats qui nous préoccupent le plus», lance Catherine Légaré, présidente fondatrice d’Academos, qui a commandé ce sondage réalisé auprès de 1013 jeunes.

Cet organisme vise à mettre des jeunes en contact avec des mentors, pour les aider dans leur choix de carrière.

Mme Légaré s’inquiète par ailleurs de la «hausse importante» de jeunes anxieux, puisqu’un an auparavant la proportion d’étudiants qui se disaient angoissés par leur avenir professionnel était plutôt de 45%.

Le niveau d’anxiété grimpe encore davantage parmi certains étudiants, dont ceux qui ont fait une pause pendant leurs études, ceux qui ont changé au moins deux fois de carrière, les anglophones et les femmes.

Une majorité d’étudiants (66%) affirment par ailleurs qu’ils ne se sentent pas assez accompagnés par leur école dans leur choix de carrière. Parmi eux, 21% se sentent «pas du tout» épaulés à ce chapitre.

Or un meilleur encadrement permettrait justement de réduire l’anxiété reliée au choix professionnel, qui représente souvent «la plus grande décision qu’ils ont eu à prendre dans leur courte vie», indique Mme Légaré.

«C’est super important de les aider là-dedans», dit-elle.

Il faut non seulement leur transmettre de l’information, mais aussi leur offrir de l’accompagnement personnalisé, des outils pour mieux se connaître et des échanges avec des gens qui sont sur le marché du travail. «Ça prend une panoplie de moyens parce qu’il y a une panoplie de besoins» chez les jeunes, dit-elle.

Mustapha Uwamahoro, un étudiant au baccalauréat en administration des affaires à l’Université Laval, aurait de son côté aimé pouvoir faire des stages ou vivre des expériences de travail plus concrètes lors de son passage au cégep.

«Plus j’arrive vers la fin [des études], plus je me questionne à savoir si je suis à la bonne place. Mais pourtant, mon choix était sûr et certain il y a trois ans», affirme celui qui songe à poursuivre ses études avant de se lancer sur le marché du travail.

Les deux tiers des jeunes interrogés dans le sondage affirment par ailleurs être indécis concernant leur choix professionnel, alors que plus de la moitié ont fait au moins un changement de programme pendant leur parcours d’études.

55 % des étudiants ressentent un niveau d’anxiété élevé face à leur choix de carrière

66% d’entre eux sont indécis par rapport à leur avenir professionnel

66% estiment que le soutien des écoles concernant le choix de carrière est insuffisant

56 % ont déjà changé de programme d’études au moins une fois durant leur parcours scolaire

Source : sondage réalisé par la firme SOM auprès de 1013 étudiants québécois âgés de 14 à 30 ans du 13 au 23 janvier 2023.